[2025-09-15] Forum de l'Économie circulaire transfrontalier du 16 septembre 2025
Forum de l'Économie circulaire du 16 septembre 2025
Je suis convaincu du rôle déterminant que doit jouer l’informatique dans la promotion et le développement de l’économie circulaire. En ce qui concerne les ressources matérielles et logicielles, il est possible de réaliser d’importantes économies.
1. Plates-formes numériques de partage et de réutilisation
Avec un peu d’organisation, la cocréation de valeur pourrait impliquer plusieurs entreprises voisines l’une de l’autre. À l’image de la plate-forme Too good to go, on pourrait imaginer une solution de mise en relation de structures souhaitant se délester de déchets au profit d’une autre. J’ai récemment vécu le cas d’une entreprise qui avait mis au rebut un conteneur de cartons que la société voisine aurait volontiers réutilisé pour effectuer des expéditions. Si elles avaient su, elles auraient pu éviter des frais de collecte pour l’une et des dépenses pour les fournitures pour l’autre, et ce, seulement 24 heures plus tôt.
2. Allongement de la durée de vie des produits
Un PC sous Windows 10, qui ne sera plus pris en charge par Microsoft à partir d’octobre 2025, peut être mis à niveau vers Windows 11 à condition de ne pas être trop vieux. Heureusement, il peut encore échapper à la destruction en le reformatant avec système plus léger tel que Google ChromeOS Flex. Il pourrait amplement convenir à un étudiant ou tout autre usage domestique.
3. Optimisation logistique et réduction des déchets
Nous ne pouvons qu’encourager le développement du marché de seconde main. De nombreuses organisations, telles que l’OMS, ont un temps fait l’économie de la mise au rebut d’ordinateurs jugés obsolètes en les offrant à des organisations humanitaires, pour peu qu’elles produisent l’effort de venir les chercher. Expédié à l’étranger, cet équipement redonne de l’espoir à des organisations caritatives.
4. Écoconception logicielle
L’avènement du Cloud puis de la cryptomonnaie avait déjà sensibilisé les utilisateurs finaux quant à la surconsommation énergétique engendrée par les supercalculateurs. L’IA aura définitivement enfoncé le clou ! Il est temps d’agir ! Toutes les applications peuvent être repensées dans le but d’économiser de l’énergie et ainsi gagner en autonomie.
Il y a quelques années, j’ai collaboré chez Doriane Informatique à la conception d’une solution dédiée à la recherche agronomique. Notre challenge était de développer une application suffisamment compacte et autonome pour animer un programme de saisie tournant sur un dispositif électronique portable équipé de 256 Ko de mémoire vive !
Pourquoi ne pas maintenir ce cap ? En matière de programmation, nous pourrions limiter les fonctionnalités certes ergonomiques, néanmoins énergivores, comme la recherche incrémentale, surtout lorsque cela n’est pas indispensable.
Cette prise de conscience pousse de plus en plus d’entreprises à appliquer les recommandations du Clean Coding. Elles participent progressivement à réduire l’impact des applications sur l’environnement.
Au-delà, de toute considération financière, chacun peut réaliser un effort proportionnel à ses capacités. Aussi minime soit-il, votre site internet est hébergé sur un serveur. Lequel produit de la chaleur dans une salle blanche réfrigérée, ce qui la rend d’autant plus gourmande en énergie.
La Norvège a trouvé une parade en creusant des cavités dans la montagne ou les sous-sols pour préserver les datacenters de la surchauffe à moindre coût ! Dont acte !
5 Gestion intelligente des ressources.
Le CHUV de Lausanne est doté depuis 2023 d’un système innovant de gestion des ascenseurs. Au rez-de-chaussée, une tablette tactile attend que vous lui indiquiez l’étage de votre destination avant de désigner par synthèse vocale la lettre correspondant à l’ascenseur que vous devez prendre. Ce système, contrôlé par un logiciel prédictif, améliore les itinéraires, la consommation d’énergie et, par conséquent, la durée de vie des composants mécaniques.
Conclusion
L’informatique apporte des solutions puissantes pour connecter les acteurs, optimiser les ressources, assurer la transparence et accélérer la transition vers l’économie circulaire.